Je suis le voile, dont les replis dissimulent des perles nacrées -1-
![](https://alislah.ma/wp-content/uploads/2025/02/hijab-780x470.png)
Allons sonder alors au sein des nobles versets mes inouïs secrets.
Le port du hijab est un commandement divin mentionné à plusieurs reprises dans le Coran et expliqué dans de nombreux hadiths du Prophète, paix et salut soient sur lui. Allah dit : “Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines.” (Coran – An-Nour /la Lumière : 31). Il dit aussi : *”Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles. Elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées.” (Coran Al-Ahzab / les Coalisés : 59).
Allah dit aussi : « Quant aux femmes âgées qui n’espèrent plus se marier, il n’y a aucun mal à ce qu’elles retirent leurs vêtements de dessus sans pour autant exhiber leurs atours. Mais si elles s’en abstiennent, ce sera mieux pour elles. Allah est Audient et Omniscient. » (An-Nour (La lumière), 60).
Dans un autre emplacement, Allah dit : « Mais Allah n’a pas honte de la vérité. Et si vous leur demandez (aux femmes du prophète) quelque objet, demandez-le-leur derrière un rideau. C’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs. Vous ne devez pas faire de tort au Messager d’Allah, ni jamais vous marier avec ses épouses après lui. Ce serait, auprès d’Allah, un énorme péché. » (Al-Ahzab (Les Coalisés), 53).
Les enseignements tirés de ces commandements divins réside dans plusieurs aspects. À travers ces versets, nous comprenons que le premier objectif de la tenue vestimentaire prescrite pour la femme est la protection et la préservation contre le mal : « elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées». L’identification de la femme musulmane transmet un message clair : à travers ce type de tenue vestimentaire, elle affirme son identité pour éviter toute forme de nuisance. Ce message est adressé au Prophète (paix et bénédictions sur lui) sous forme d’ordre, à travers le verbe « dis » : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles ». Ici, Allah ordonne à Son Messager de commander aux femmes des croyantes de porter le jilbab, qui symbolise la couverture et la pudeur. Nous pouvons dire que cet ordre est divin, transmis à travers le Prophète aux femmes de la communauté.
Un autre objectif mentionné dans ces versets est la quête de la chasteté et de la pudeur : « Mais si elles s’en abstiennent, ce sera mieux pour elles ». La pudeur est une vertu islamique et une caractéristique de la foi. Elle élève l’individu au-dessus des péchés et des fautes. Une femme qui se couvre d’un voile est naturellement portée à s’élever au-dessus des passions. La chasteté, autre finalité du hijab, consiste à maîtriser les désirs de l’âme et à éviter tout ce qui pourrait la souiller et l’éloigner d’Allah. Lorsque la femme musulmane se libère de la soumission aux désirs et au matérialisme, et qu’elle s’élève au-dessus des tendances de la mode, le hijab devient alors un moyen de maîtriser l’âme et de s’éloigner des péchés.
Un autre objectif du hijab est la recherche de la pureté et de l’élévation au-dessus des défauts et des imperfections. Allah dit : « C’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs », c’est-à-dire que cela protège des mauvaises pensées et des tentations de l’âme.
Protection contre le mal, chasteté, pudeur, pureté, toutes ces qualités nobles et ces objectifs élevés se manifestent à travers la tenue vestimentaire prescrite pour la femme, l’élevant au-dessus des mentalités superficielles et de la culture consumériste dominante dans l’ère de la mondialisation.
Le hijab a souvent été critiqué, considéré comme une domination masculine sur la femme, une restriction de sa liberté, et une cause de son retard et de son manque de succès dans la vie. On a prétendu qu’il l’excluait et l’isolait injustement du monde, alors qu’en réalité, c’est tout le contraire. L’islam est venu pour libérer l’être humain de l’asservissement à autre qu’Allah et de la vision dévalorisante. Le hijab a été prescrit non pas pour isoler la femme ou la confiner, mais pour organiser sa place dans la société et la protéger contre les tentatives de la détourner de sa mission et de son rôle civilisationnel.
En examinant les textes coraniques et la tradition prophétique, on peut dire que le hijab est une adoration prescrite par un ordre divin, spécifique aux femmes, une adoration continue dont la pratique ne s’interrompt pas et dont la récompense ne cesse pas tant que l’intention de le porter est de vénérer Allah, de Lui obéir et de s’éloigner de ce qu’Il interdit. Cette adoration a prévalu à l’époque du Prophète (béni soit-il), durant le califat bien guidé, et dans les époques suivantes, et elle a fait l’objet de l’unanimité des savants à travers les âges et dans toutes les régions du monde.
Pour renforcer son rôle cultuel et spirituel, le hijab porte en son sein des perles de foi, de valeurs, de culture, et contribue à construire une communauté et une civilisation islamique. Parmi ces perles, il y a celles qui ornent le côté spirituel, comme la libération de l’asservissement à autre qu’Allah et l’approfondissement de la relation avec le Créateur, car la femme voilée est dans une adoration continue. Un autre atout concerne la dimension prédicative de la tenue vestimentaire. En effet, à travers son hijab, la femme représente l’islam dans sa société et à travers le monde, devenant ainsi une ambassadrice de sa religion, de ses valeurs, et porteuse d’un message moral noble que personne d’autre ne peut porter à sa place.
Sur le plan psychologique, le hijab équilibré élève l’estime de soi de la femme, car il ne lie pas sa valeur à son apparence extérieure. Ainsi, elle ne devient pas un simple objet de désir pour son corps ou sa beauté, ni une proie à faire saliver les publicitaires et les entreprises de marketing. La femme voilée possède la volonté et la capacité de s’élever au-dessus des passions et de résister aux tentations. Au niveau familial, le hijab fait de la femme une perle préservée, qui dévoile ses atours dans le cadre licite et pur, réservé aux membres de sa famille (maharim). Ainsi, sa lumière irradie toute la société en diffusant les valeurs de pudeur et de chasteté, tout en limitant l’emprise de la culture consumériste et des dictats de la mode.
En conclusion, le hijab est bien plus qu’une simple tenue vestimentaire ou une pratique religieuse. Il est une pierre angulaire d’un système éthique, culturel, intellectuel et civilisationnel qui prône une société équilibrée et juste, où les individus sont valorisés pour leurs compétences et leurs mérites, et non pour leur apparence ou leurs désirs personnels.
Enfin, n’oublions pas que le premier péché qui a conduit à l’expulsion d’Adam et de son épouse du Paradis était une tentation diabolique qui les a privés de leurs vêtements.
Allah dit : “Ô enfants d’Adam, que le diable ne vous tente pas comme il a fait sortir vos parents du Paradis, leur arrachant leur vêtement pour leur montrer leur nudité. Il vous voit, lui et sa tribu, d’où vous ne les voyez pas. Nous avons désigné les diables comme alliés de ceux qui ne croient pas.” (Coran Sourate Al-A’raf (les murailles), 27).
Sahar ELKHATEB
Casablanca, 07 Cha’abane 1446 / 06 février 2025